Le colonel Abdelaziz Aïssawi, assistant du directeur général du recrutement et de la mobilisation, a rappelé que l’âge légal pour le service national est de 20 ans. Toute personne ne respectant pas cette obligation verra son dossier transmis à la justice militaire.
En effet, lors d’une journée de sensibilisation sur le service national organisée au siège du gouvernorat de Nabeul, en présence des parties concernées, des responsables locaux et régionaux, ainsi que des maires, Aïssawi a souligné que les « rafles » ou campagnes de sécurité ne seront plus mises en œuvre, en raison des particularités de l’institution militaire qui nécessite sa protection contre des phénomènes tels que l’extrémisme religieux observé chez certains jeunes.
Pour sa part, le capitaine Samah Toumi, responsable du bureau régional du service national à Nabeul, a indiqué que le phénomène de désengagement vis-à-vis du service national a considérablement augmenté ces dernières années. Elle a précisé que, pour les jeunes nés en 2003, seulement 2% ont effectué leur devoir national en 2023, tandis que 98% ont choisi de s’en abstenir à Nabeul. En 2023, environ 47 000 dossiers concernant les jeunes nés en 2001 ont été envoyés à la justice militaire, et 46 000 dossiers pour ceux nés en 2002 en 2024. Toutefois, elle a également noté que le taux de participation des cadres médicaux au service national a connu une hausse notable récemment.
L’objectif de cette initiative est de renforcer l’esprit national, de promouvoir le succès du développement et de permettre à l’autorité civile de préserver les acquis nationaux, tout en misant sur l’essor tant attendu. Le service national constitue une opportunité pour les jeunes ayant quitté le système éducatif de s’intégrer dans le marché du travail grâce à une formation professionnelle adaptée à leurs qualifications. Il ne s’agit pas seulement d’une obligation, mais d’un droit qui renforce l’appartenance des jeunes à la nation, représentant ainsi un devoir et un sacrifice pour la patrie, afin de maintenir la Tunisie libre et forte.
Le service national offre de nombreux avantages, tels que la possibilité de suivre une formation professionnelle dans divers secteurs, une priorité pour les recrutements dans les écoles militaires, un allongement de l’âge limite d’admission dans ces écoles (24 ans au lieu de 23), ainsi qu’une allocation mensuelle pour les recrues : 200 dinars pour les titulaires de diplômes supérieurs, et 100 dinars pour ceux sans diplôme supérieur, en plus de la prise en charge gratuite du transport, des uniformes et des soins médicaux.
D’autre part, Toumi a précisé que la régularisation de la situation par rapport à la loi sur le service national peut se faire soit par un report temporaire, soit par un enrôlement définitif ou une exemption. En cas de non-régularisation, tout jeune ayant atteint l’âge légal pour le service national et n’ayant pas pris les mesures nécessaires pour régulariser sa situation est considéré comme ayant commis une infraction, conformément à l’article 66 du Code des procédures et des sanctions militaires. Cet article prévoit des peines de prison allant de un mois à un an en période de paix, et de deux à cinq ans en période de guerre.